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En apprenant la qualification d'Oscar Pistorius pour le 400m au Jeux Olympiques et Paralympiques de Londres, me virent quelques questions.
En apprenant la qualification d'Oscar Pistorius pour le 400m au Jeux Olympiques et Paralympiques de Londres, me virent quelques questions.
Oscar Pistorius est un athlète
sud-africain capable de courir 400m en 45 sec. L'originalité ici est
que cet athlète est équipé de prothèses
de jambe en carbone, les
désormais célèbres "Flex-footh Cheetah". Ce chrono lui a permis l'an
dernier de se qualifier pour les mondiaux d'athlétisme en Corée du
sud. Cette année, re-belote, il est autorisé et réussit à se
qualifier pour les JO et courir avec les athlètes valides (beurk,
j'aime pas ce mot, en avez-vous un autre ?). Une belle promotion pour
ce coureur qui peut grâce à ses performances porter haut les
valeurs du sport ? Tout le monde ne le voit pas ainsi.
Qu'importent les
développements sur l'avantage conféré par ces prothèses, il
m'intéresse ici de mettre en lumière le problème que pose la
prépondérance de la technique dans le sport. En effet, derrière la
polémique publique (qui a pour vertu de nous mettre tous mal à
l'aise face à la grande question du handicap), on retrouve le thème
très intéressant du dopage
technique : jusqu'où peut-on
aller techniquement sans tricher, existe-t-il une limite à partir de
laquelle la technologie devient plus importante que le pratiquant. Réflexion éthique de la place des sciences
dans le sport.
Cette question est d'autant
plus emblématique que l'institution "Sport" (et notamment
l'athlétisme) est considéré comme le
panégyrique ultime de l'effort humain : l'homme nu face à
ses propres capacités physiques et mentales. Cette vision est
purement idéologique, d'ailleurs je ne la partage qu'en partie.
Mais souvenons-nous de VDH qui
battait tous les records en piscine grâce à sa super combinaison
en poils de requin, souvenons-nous surtout de la polémique opposant
les 'conservateurs' (caricaturés en brutes épaisses) faisant
l'apologie de la sueur aux 'progressistes' partisans de la
reconsidération de l'éthique sportive. De même, lorsque Miguel
Indurain était le roi du Tour de France, notamment grâce à ses
performances en contre-la-montre, le débat était lancé sur
l'interdiction des vélos
carbone profilés.
- NB: attention à l'amalgame facile, durant le Tour 2011 on a accusé Fabian Cancellara de "dopage mécanique" alors que son vélo présentait un mini-moteur embarqué. C'est ici non pas du dopage mais un réel cas de tricherie !
Bon, revenons à Pistorius. On
peut sentir facilement que le problème qu'il soulève n'est pas que
technique. Dans cette histoire, il y a en filigrane la
revendication sociale de hisser l'individu handicapé au
niveau (sinon au dessus) des non-handicapés. Une compétition dans
la compétition, qui touche cette fois un autre domaine de l'éthique
sportive : la portée politique et sociétale de l'effort humain.
Et on n'a pas encore parlé
des élans transhumanistes ! Et oui, enfin grâce à la science le
handicap devient un avantage. Le grand mythe de l'homme bionique, le
''six million dollar man''...
Personnellement, ce qui
m'amuse ici est l'argument scientifique
comme prétexte : on vante les mérites des sciences et
techniques d'un coté pour favoriser l'action socio-militante de
l'autre. La science joue donc encore une fois le rôle de caution,
avec le plaisir cette fois de la voir utiliser de façon positive.
Je suis de ceux qui pensent que la société occidentale dans son ensemble est soutenue par des considérations techniques ; de voir cette technique faire irruption de temps à autres dans les questions sociétales me fait l'effet des quelques volcans qui suggèrent l'activité magmatique intense qui soutient notre existence. Fin de comparaison.
Je suis de ceux qui pensent que la société occidentale dans son ensemble est soutenue par des considérations techniques ; de voir cette technique faire irruption de temps à autres dans les questions sociétales me fait l'effet des quelques volcans qui suggèrent l'activité magmatique intense qui soutient notre existence. Fin de comparaison.
Alors doit-on s'attendre à
classer un jour l'athlétisme dans les ''sports mécaniques'' ? on en
reparlera.
Finalement, l'homme augmenté
par la technologie, est-ce un bien ou un mal ? cette question demeure
philosophique et éthique... Et trouvera un jour une censure
réglementaire, comme souvent. Dans tous les cas, concernant ceux qui
militent contre l'intrusion trop prégnante des sciences dans le
sport, ceux-là peuvent toujours courir ! :o)
GF
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Bonjour, je fais des recherches sur Oscar Pistorius et votre blog ne m'aa rien apporter. Vous parlez toujours des autres coureurs ect mais rien sur la raison de la polémique de
RépondreSupprimer"dopage" concernant Oscar Pistorius .
Bonsoir,
RépondreSupprimerNavré de vous avoir déçu, mais effectivement ce billet n'a pas pour but d'analyser les polémiques entourant Oscar PISTORIUS.
Le cas PISTORIUS est pris ici comme archétype. Beaucoup de discussions un peu fades en surface nous renvoient finalement à notre propre vision du monde et notre rapport aux sciences :
"l'argument scientifique comme prétexte (...) La science joue encore une fois le rôle de caution (...) l'homme augmenté par la technologie"
L'intention de ce blog est simplement d'ouvrir des pistes de réflexion pour qui désire communiquer autour des sciences et techniques.
Ici, La polémique du dopage technique mélange les thèmes de trans-humanisme, de modernisme, de positivisme et de post-modernisme. Peut-être d'autres.
Enfin en relisant ce billet, je trouve moi aussi qu'il manque un peu de clarté. A revoir. :o)
Bonne soirée.